La bio impression, de plus en plus médiatisée, multiplie les promesses de révolutions dans l’ingénierie biomédicale. Bien que ses origines remontent aux années 80, c’est tout récemment que le premier médicament bio imprimé vient d’être mis en vente aux USA. A l’aide des différentes techniques existantes les possibilités sont nombreuses. Une équipe de chercheurs vient de créer les premiers « Blocs embryonnaires », tandis que les équipes Françaises développent peau et cornée.
Les techniques de bio impression

bio impression d’une oreille.
Il existe actuellement trois techniques de bio impression. La méthode par jet d’encre, la bio extrusion et la bio impression laser. Chacune présentant des avantages et des inconvénients.
La bio extrusion permet une construction complexe en couche superposée, mais son coût est particulièrement élevé. La technique de bio impression laser (voir l’animation ci-dessous) utilise un miroir, une lentille et un ruban de cellules, qui lui procure une rapidité inégalée et le meilleur taux de survie de cellules imprimées. Toutes ces techniques ont en commun l’utilisation d’encres biologiques.
Dans ces mélanges se trouvent les cellules souches en suspensions dans de très fortes concentrations. Ce sont ces cellules qui une fois imprimées et agencées vont se transformer puis donner les tissus ou organes souhaités.
Un jeu de « Lego organiques »

prolifération et différenciation des cellules
La bio impression ne peut se résumer à trois dimensions, car une fois imprimées, les cellules poursuivent leur évolution dans le temps. Ces cellules souches possédant la capacité de se différencier en de nombreux types cellulaires, il suffit de choisir le tissu désiré.
C’est ensuite le temps qui permet aux cellules de proliférer et de se différencier, formant ainsi de nouveaux tissus vivants, partiels ou complets. L’équipe de recherche sino américaine du professeur Wei Sun vient de publier sur leur toute dernière découverte.
En utilisant la technique de bio extrusion ils sont parvenus à produire des blocs de cellules embryonnaires mimant les stades précoces de la formation de l’embryon. Le professeur l’affirme : « La croissance de ces corps embryonnaires est uniforme et homogène, ceci constituant le meilleur point de départ pour leur croissance en tissus ». A partir de ces « corps embryonnaires », sortes de Lego organiques, pourrait bientôt être obtenus tout les tissus du corps humain adulte. Cela laissant présager de toutes nouvelles thérapies.
Les promesses de la bio impression

bio impression. « prêt à greffer »
Aujourd’hui la bio impression permet notamment la production de peau humaine. Les entreprises cosmétiques pourraient tester au mieux leurs nouveaux produits sur ces peaux artificielles.
De ce fait il deviendrait possible de réduire, voir d’abolir, l’utilisation d’animaux dans ces expérimentations. Et les chercheurs voient beaucoup plus loin. Déjà en 2010 des essais cliniques sur rongeurs ont permis l’impression 3D biologique in vivo, directement dans l’os de souris endormie.
Cet été le Spritam, un traitement contre l’épilepsie, a été mis en vente sur le marché américain. Il s’agit du premier médicament bio imprimé, cette conception lui profère des propriétés de dissolution exceptionnelles.
Mais si les scientifiques rêvent déjà d’organes imprimés et « prêt à greffer », ce n’est pas pour demain selon Fabien Guillemot, directeur de recherche dans la bio impression. D’après lui « La fabrication d’organes aussi complexe que le cœur, le foie, le rein prendra énormément de temps et il est difficile de donner une échéance ». Il faudra donc s’armer de patience et ne pas perdre espoir, vous devriez rencontrer cette révolution médicale, plutôt tard que tôt.